Bonjour, bonsoir, il fait longtemps que je ne vous ai pas écrit. C’est que, pudiquement, il s’est passé beaucoup de belles et moins belles choses, cet amusant fait nommé « la vie. »
Message Personnel #2 :
Un film, une chanson et un livre. (Pas dans cet ordre pour des raisons qui m’échappent parfaitement mais ainsi me plaisent)
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« Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres
Je voudrais vous les dire »
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Livre :
J’ai découvert Joseph Incardona – et j’adore. Voyez, j’ai lu Chaleur il y a peu, le roman est court et l’histoire relativement simple : Igor et Niko sont deux grands rivaux d’un même concours. Et quel concours ? Celui de sauna. Eh oui, c’est à celui qui y restera le plus longtemps. C’est un concours qui a réellement existé en Finlande. Pendant de (trop) nombreuses années avant d’être interdit (tu m’elton john).
Mais si une partie du livre est centrée autour de leur rivalité, il y a autre chose : leur vie.
Igor est malade et éternel second, rêve de devenir premier pour une fois.
Niko est une star du porno, mais attention, il a des règles et tout. Enfin des règles, je veux dire qu’il respecte ses partenaires et que les convenances sont de mises. Avant chaque épreuve il couche avec trois filles. Dont sa petite-amie (bien plus jeune que lui) qui n’est pas jalouse pour un sou, alors là, détrompez-vous ! Elle te plaît ? Mais prends-la mon « Nounours ! »
Niko est le grand gagnant donc le chouchou de tous ces spectateurs. Venus ici pour crier, boire, applaudir, soutenir en beuglant, boire, faire l’amour, savoir qui va gagner et boire.
Et étonnamment, c’est drôlement bien ! Eh oui, raconté comme ça on se dit que ça ne donne pas envie mais il y a tout dans ce court livre : de la rivalité masculine, de la compréhension féminine, de l’émotion, du sexe, de l’amour, de la détermination, du pardon et de la tension.
Ils sont bons, les romans de Joseph Incardona, non ? Son dernier Stella et l’Amérique commence très bien. Je vous en reparlerai sûrement.
Sinon… mon livre chouchou de la semaine est :
Omero, le fils caché – roman de Christos Markogiannakis (suis obligée de rajouter « roman de » sinon on dirait qu’il s’agit d’un livre sur son enfant caché à lui)
Voici donc, la vidéo de la semaine :
Film :
J’ai terminé l’année 2023 avec l’émerveillement d’une enfant. Devant Wonka. C’était doux, sucré, mielleux, chocolaté, c’est bon, on s’y sentait comme dans une couverture chaude et puis c’est drôle et l’histoire est toute jolie : un jeune homme débarque en ville pour vendre son chocolat (magique, évidemment). Il est mignon, ses camarades de jeu sont adorables, c’est un bonbon – enfin un chocolat au caramel, ce film.
MAIS.
Je voulais ici vous parler d’un sujet pénible mais qui me tient très à cœur :
Tribune : pour une prévention « scène de viol » au cinéma
Je pense qu’il est essentiel de préciser avant d’acheter son ticket de cinéma qu’une scène de viol s’y trouve. Les lignes suivantes vont divulgâcher Simple comme Sylvain de Monia Chokri.
Le début est enchanteur. Les personnages ont leurs défauts, ils sont attachants. L’histoire d’amour déployée entre cette intellectuelle professeurs de philosophie pour le troisième âge et un plombier sans le « bon » vocabulaire ni la culture à la mode. Leur attirance charnelle que l’on prend pour de l’amour pur et évident, simple et fort, est réjouissante. Seulement, voilà... Elle a rompu avec son précédent petit-ami. Qui lui aussi est un intellectuel. Même s’ils ne dorment pas dans le même lit, ni la même chambre. Ils finissent, pour donner suite à un moment de doute profond voire d’égarement affectif à s’embrasser. De fait, ils se retrouvent dans leur ancien appartement. Ils commencent à s’embrasser. Puis alors qu’il l’embrasse, elle dit stop. Elle ne veut pas faire l’amour avec lui. Mais lui, si. Alors qu’elle n’est pas déshabillée, il la pénètre en lui disant « s’il te plait, j’en ai besoin » Phrase abjecte. Et elle, elle se laisse faire. Nous entendons l’autre gémir pendant qu’elle se regarde dans le miroir. De ce regard vide et triste, que nous sommes nombreux à avoir connu.
Alors le malaise est installé. Et si jusqu’ici le film était bon voire réjouissant, il devient sombre. Le pire étant qu’elle recroise ce type. Il est avec une nouvelle femme. À qui il fera l’amour quand lui en aura l’envie « parce que j’en ai besoin » ?
Et c’est très dommage parce qu’à part ça (qui gâche tout le souvenir que j’en ai) c’est un très bon film, bien rythmé, les dialogues sont vifs, les personnages bien vivants, non, vraiment, les réflexions sur l’amour, le couple, la fidélité sont intéressantes – voire passionnantes. Mais pourquoi ? Moi aussi je sais que les agressions sexuelles existent, mais je n’en peux plus d’en voir dans les films. Je voudrais que l’on me prévienne avant et en ce cas, je n’irais pas – ohlala je pense à Bret Easton Ellis ; s’il lisait ces lignes, il m’insulterait : espèce de bébé qui n’a pas grandi, de petite chose fragile sous Lexomil qui ne sait pas se battre dans la vie et que c’en est ainsi pour toute ma génération de petits enfants qui ne veulent surtout pas se poser des questions ou avoir un petit bobo. C’est un peu (carrément) ce qu’il écrit dans son essai White auquel je pense souvent – et pourquoi ? Parce que dans le fond il n’a pas tort. Mais, attendez je reprends un quart de Lexo, je disais donc, mais il n’a pas raison non plus. Son époque n’est plus. La mienne non plus. Adaptons-nous ? Surtout si c’est pour notre bien. Sinon, prenez balais et autres armes pire que blanches, de celles qui n’en sont pas (mais qui font un peu peur quand même mais pas mal juste peur nous avons dit, nous sommes des pacifistes bisounours niais qui souhaitons un monde de paix et d’amour !) Je m’égare mais je crois que vous avez compris le message.
Je vais retourner regarder Wonka. Les musiques sont top je les écoute en boucle. Tiens en parlant musique…
Chanson :
La chanson que j’ai plus écoutée de l’année 2023 est selon mon abonnement musicalo-auditif mensuel, cette chanson :
Be More de Stephan Sanchez – vous savez celui dont la chanson « Until I found you » passe en boucle en fond de toutes les photos, vidéos, et autres joyeusetés de couples et fiers de l’être.
Dans Be More, il chante :
If words could just hold you
Tell me you feel me
Oh, just to know you
Tell me you see me, yeah
I couldn't have said it
You must have just read it
In my eyes
Impression d’être à nouveau une minette adolescente qui croit en l’amour. Elle était naïve mais néanmoins charmante cette enfant. Comme l’écrit si bien Frédéric Berthet dans Daimler s’en va : « (…) les vrais romantiques sont obligés de passer pour des cyniques. » Moi je le lis comme ça : Une Romantique est Une Déçue de l’Amour – déçue par les amours fades et si vite fanées, nourries par des garçons qui sont gentils une fois « qu’ils ont eu ce qu’ils veulent » À dire vrai, j’ai beaucoup de sympathie voire de la tendresse pour cette phrase des années 50-60. Celle des femmes au foyer qui conseillent leur fille. Ne couche pas, fais-toi désirer ! Ce n’est finalement pas un mauvais conseil.
Parole de l’ancienne romantique-mais-encore-un-petit-peu-quand-même. Parce que c’est bon d’aimer les fleurs, les roses toutes roses, de se mettre un peu de rouge sur les lèvres et sur les ongles pour épater un garçon, d’aimer offrir un petit quelque chose parce que ça m’a fait penser à toi, savoir qu’il aime bien le thé au jasmin, écouter une chanson d’amour en se disant qu’elle est pour moi.
C’est sûrement pour cette raison que j’aime tant cette chanson de Stephen Sanchez. Minet d’à peine vingt piges qui avec sa dégaine de rockeur propre et gentil et doux et amoureux et un peu torturé sur les bords est un mélange des Stones et Elvis. Tout ce qu’on aime. Alors pourquoi s’en priver, après tout.
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À bientôt,
d’ici là, amusez-vous bien.
Clémence
De mon côté je vais essayer de tenir un rythme de publication un peu régulier. Ce serait chouette aussi de te lire plus souvent.